États-Unis: Découverte d'un gigantesque réservoir de magma sous le super volcan de Yellowstone
Un
gigantesque réservoir de magma a été découvert sous la chambre
magmatique du super-volcan de Yellowstone aux Etats-Unis, ont révélé
jeudi des scientifiques ce qui selon eux permet de mieux évaluer les
risques sismiques et volcaniques.
Mais ces chercheurs
soulignent que cette découverte ne modifie pas à priori le danger
jugé faible d'une nouvelle éruption de cette caldéra géante de 70
km sur 30 km, dont la précédente, cataclysmique, remonte à il y a
640.000 ans.
Ce réservoir, dont l'existence était
soupçonnée, se situe à 45 km de profondeur. Il mesure 19 km de
haut sur 64 km de long et 40 km de large. Il se trouve sous la
chambre magmatique qui elle fait 10.400 km/cube.
Les roches en
partie fondues qu'il contient rempliraient 11,2 fois le Grand Canyon
du Colorado, ont calculé ces vulcanologues dont la découverte est
publiée dans le journal scientifique américain
Science.
Contrairement à ce l'on peut penser, les roches qui
se trouvent dans la chambre sous le volcan et dans le réservoir ne
sont pas complètement fondues mais se trouvent pour la plupart à
l'état solide et spongieux. Elle sont très chaudes avec des poches
liquides.
Ces scientifiques ont calculé qu'en moyenne 9% du
magma de la chambre est en fusion. Cette proportion est de 2% dans le
réservoir se trouvant en-dessous.
"Nous avons pour la
première fois réalisé des images du système de plomberie
volcanique sous Yellowstone", explique Hsin-Hua Huang, un
chercheur dans le département de géologie et de géophysique de
l'Université d'Utah, un des co-auteurs.
"Cela comprend
la chambre magmatique sous la croûte terrestre déjà connue, plus
ce réservoir de magma jamais détecté jusqu'alors qui relie la
chambre supérieure au manteau en fusion", à plus de 700 km de
profondeur, ajoute-t-il.
La découverte de ce réservoir
permet désormais d'expliquer pourquoi le sol et les sources
géo-thermales de Yellowstone émettent plus de dioxyde de carbone
(CO2) que ne pouvait en produire la seule chambre connue
jusque-là.
Cette découverte "nous aide aussi à mieux
comprendre le système magmatique de Yellowstone ce qui nous permet
d'utiliser ces nouveaux modèles pour faire une meilleure estimation
des risques sismiques et volcaniques potentiels", estime quant à
lui Fan-Chi Lin, également un des coauteurs de cette
étude.
Yellowstone compte parmi les plus grands super-volcans
du monde où se produisent fréquemment des secousses sismiques et où
l'activité géo-thermale est la plus vigoureuse du continent.
En
fait, "les risques sont les mêmes mais nous avons désormais un
compréhension nettement meilleure et complète du système
magmatique", estime Robert Smith, un chercheur et professeur
retraité de géologie et géophysique à l'Université d'Utah.
Les
trois dernières éruptions de Yellowstone qui s'étend sur trois
Etats (Wyoming-Idaho-Montana), avaient recouvert de cendres la plus
grande partie de l'Amérique du Nord et ont eu un impact sur le
climat terrestre.
Si une éruption devait se produire
aujourd'hui elle serait aussi catastrophique, selon ce géologue qui
estime ce risque à un sur 700.000 annuellement.
Ce chiffre
correspond à peu près à l'espacement entre les trois précédentes
éruptions dont la dernière remonte à 640.000 ans. Les deux autres
ont eu lieu il y a 1,2 million et deux millions d'années
respectivement.
Cette dernière recherche s'est appuyée sur
des techniques d'imagerie sismique un peu équivalentes à un scanner
médical mais qui utilise les ondes sismiques au lieu des rayons X
pour détecter les roches de différentes densités.
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