Lors d'une conférence de presse, le chef de la diplomatie
russe Sergueï Lavrov a confirmé la présence militaire russe en Syrie et a
précisé qu'elle était liée à la livraison de matériel militaire et d'aide
humanitaire.
Le ministre des Affaires étrangères russe a précisé que les
avions militaires russes en Syrie, qui font depuis récemment la une des médias
partout dans le monde, contenaient de l'artillerie, des lance-grenades et des
engins blindés, en vertu des contrats conclus bien auparavant, ainsi que de
l'aide humanitaire.
Pour aider les militaires
syriens
Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria
Zakharova, les forces armées russes ont été déployées sur le territoire syrien,
non pas pour participer aux opérations militaires, mais dans le but d'aider les
militaires syriens. Ainsi, le rôle de la Russie en l'espèce est limité à donner
des recommandations, selon elle.
"Il y a des militaires russes en Syrie,
et depuis longtemps. Leur présence est due à des livraisons de matériel
militaire pour l'armée syrienne qui porte la charge principale de la lutte
contre le terrorisme, représenté par l'Etat islamique et par d'autres groupes
extrémistes. Ainsi, les militaires russes s'y trouvent pour aider les Syriens à
manier ce matériel et à le préparer pour la lutte antiterroriste", a déclaré M.
Lavrov lors de sa conférence de presse jeudi 10 septembre à
Moscou.
Aucune mesure supplémentaire, mais…
"La Russie ne prend actuellement aucune mesure supplémentaire", a-t-il tenu a
préciser, évoquant toutefois la possibilité d’en prendre : « Et s'il devient
nécessaire d'en prendre, nous le ferons en accord avec nos lois, avec le droit
international, avec nos obligations internationales et uniquement sur demande et
avec l'accord du gouvernement syrien et des gouvernements des autres pays de la
région", a-t-il ajouté.
Le ministre russe des Affaires étrangères a egalement admis que les avions
russes à destination de la Syrie, qui inquiétaient les Américains et la
Bulgarie, transportaient non seulement de l'aide humanitaire, mais aussi de
l'équipement militaire.
"Les avions envoyés par la Russie vers la Syrie contiennent des équipements
militaires, conformément aux contrats existants (signés avec Damas), et de
l'aide humanitaire", a déclaré Sergueï Lavrov, alors que Moscou a jusque là
toujours assuré qu'il ne s'agissait que d'aide
humanitaire.
Contribuer à la victoire contre Daesh
La Bulgarie, à
qui Moscou avait demandé une autorisation de survol pour ses avions à
destination de la Syrie, avait opposé un refus et émis des doutes sur le contenu
des cargaisons. "En fonction de ce que l'avion transporte, nous demandons
l'autorisation en totale conformité avec les règles", a répété M. Lavrov.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, pour sa part, est persuadé qu'une
telle aide donnée à l'armée syrienne avancera l'heure où l'Etat islamique
(Daesh) sera vaincu.
Une logique absurde M. Lavrov a affirmé en avoir
parlé mercredi avec le secrétaire d'Etat John Kerry. "Kerry a dit quelque
chose de très étrange. Il a dit que soutenir Assad dans sa lutte antiterroriste
revenait à renforcer les positions de l'EI", a-t-il déclaré. "C'est d'une
logique absolument absurde", a dénoncé le chef de la diplomatie russe. "La
coalition menée par les Etats-Unis fait une erreur colossale en ne proposant pas
à la Syrie de coopérer", a-t-il estimé. "L'armée syrienne est la force la plus
efficace pour faire face sur le terrain à la menace
terroriste".
La Syrie, sur la 13ème ou 14ème place
Selon Anatoli Issaïkine, secrétaire général de Rosoboronexport, agence russe
chargée des exportations du complexe militaro-industriel russe, la Syrie occupe
la 13-14ème place du classement des pays-importateur de matériel militaire
russe. La Syrie se sert notamment des forces russes antiaériennes, des matériels
de réparation, mais il ne s'agit pas ici de livraisons d'avions militaires, a
souligné M. Issaïkine.
Mercredi soir, des responsables américains avaient
confié à l'AFP n'avoir aucun doute sur le renforcement du dispositif militaire
russe en Syrie, où officiellement Moscou n'est présent que grâce à ses
installations logistiques militaires dans le port de Tartous, sur les bords de
la Méditerranée.
Le scénario libyen
Leurs inquiétudes interviennent à un moment où trois pays occidentaux
s’apprêtent à intervenir militairement en Syrie, pour soi-disant combattre
Daesh: la France, la Grande Bretagne et l’Australie.
Les risques d’une arnaque qui ressemble à celle de la Libye en 2011 sont
envisagés. L’Otan était alors intervenue dans ce pays pour le détruire, à la
base d’une résolution du Conseil de sécurité, la 1970, sur une zone
d’exclusion aérienne au dessus de ce pays.
Dans sa déclaration ce jeudi, Lavrov a laissé planer ce doute.
«Nous avons aidé et continuons d’aider le gouvernement syrien à équiper
l’armée syrienne de tout le nécessaire pour que le scénario libyen et autres
événements tristes qui ont eu lieu dans cette région ne se répètent pas en Syrie
en raison de l’obsession de changer de régime chez quelques-uns de nos
partenaires occidentaux», a-t-il déploré.
Sources : AFP, Sputnik
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