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mercredi 8 juillet 2015

Les guerres du futur seront exterminatrices

A l' initiative de la maison d’édition KA éditions, l’écrivain suisse Piero San Giorgio, auteur du livre « Survivre à l’effondrement économique », a donné une conférence à Tunis dans laquelle il a souligné les changements géopolitiques qui sont en train de s’opérer dans le monde en citant à titre d’exemple la Grèce, Porto Rico, l’Égypte et la Libye. D’emblée, Piero San Giorgio donne le ton, il dit qu’il était en Italie, lorsqu’il a apprit l’affreuse nouvelle de l’attentat de Sousse et que la première question qui s’était posée était la suivante : "Qu’a fait donc la Tunisie pour embêter les États-Unis ?" L’invité se demande alors que va faire notre pays si chaque "gamin" qui fait une connerie provoque une perte d’un demi-milliard de dollars à l’économie ? L’invité de la rencontre, qui a été présenté par Hichem Kacem fondateur de la maison d’édition KA éditions éditrice du livre « Survivre à l’effondrement économique » dans sa version arabe, pense qu’il ne faut pas s’arrêter aux symptômes mais aller à la source du mal. Il explique en fait que plusieurs facteurs ont convergé tels que la rareté des ressources, la baisse de la productivité, la crise de l’eau, la dégradation des sols, etc.. et ont provoqué des changements structurels à tel point que l’on sait maintenant que les guerres du futur seront exterminatrices et auront pour principe d’éliminer "l’autre" tout simplement. Tout cela nécessite, d’après le conférencier, la mise en place de stratégies et de plans d’action permettant de faire face à tous les dangers qui nous guettent. Il faut assurer de bonnes transitions, mettre en place des localités indépendantes capables d’assurer leurs autonomies. D’ailleurs, l’auteur parle dans son livre « Survivre à l’effondrement économique » du concept de BAD (base d’autonomie durable) qui permet de survivre face aux différents dangers qui nous guettent. En marge de la conférence, Piero San Giorgo a bien voulu nous livrer son opinion et son analyse par rapport au paysage tunisien. Dans ce sens, il nous a confié que la Tunisie qui a été rapide à se moderniser et qui dispose d’une culture ouverte sur le monde, fait face aujourd’hui à des menaces grandissantes. Cette Tunisie qui a connu une transition démographique particulière, avec le planning familial et l’éducation des femmes qui est la plus notoire au Maghreb et dans le monde arabe, cette Tunisie qui a un niveau largement européen, est en train d’être rattrapée par tous les dangers qu’elle a pu éviter : les problèmes de l’Égypte, de la Libye, de l’Irak, de la Syrie, tous ces phénomènes ne sont plus exclus surtout qu’elle se trouve à proximité de la Libye qui a été détruite volontairement. Notre interlocuteur estime que les dangers sont aujourd’hui colossaux pour la Tunisie d’autant plus que les petits égoïsmes et le peu de solidarité prennent le dessus. Dans ce sens, l’analyste plaide pour la mise en place rapide d’une politique extrêmement lucide afin de pouvoir gérer habilement ce qui est en train de se passer. Toute politique politicienne, selon ses dires, n’arrivera malheureusement pas à prendre les mesures adéquates. La Tunisie, c’est 10 millions d’habitants et on estime que dans les 20 prochaines années, il y aura 150 millions d’africains qui vont se déplacer vers le nord. En Europe, en particulier en Italie, on se plaint des 200 mille immigrants qui débarquent sur ses côtes, alors que c’est la Tunisie qui est en première ligne. Tout en réfutant la théorie du complot, San Giorgio évoque les 1 000 entreprises les plus grandes dans le monde, celles qui emploient un demi milliard de personnes (cela veut dire que 2 milliards de personnes dépendent, d’une façon directe et indirecte de 1 000 entreprises), chiffre qui nous donne une idée sur la concentration du pouvoir dans le monde, pouvoir détenu par une poignée de personnes et exercé sur l’ensemble de la planète. Ces gens-là sont généralement des libéraux, ils veulent ouvrir les frontières, réduire les coûts, faire des gains. Plusieurs de ces entreprises sont américaines, et quand on sait que les USA font face à d’énormes problèmes économiques, on peut comprendre que ça les arrange qu’il y ait du chaos chez les autres. Le problème ce n’est pas l’Islam mais les USA, dit San Giorgio. L’écrivain continue son analyse en disant que les États-Unis donnaient l’impression de défendre les forces du progrès et les valeurs de liberté face à l’empire soviétique. Mais à la fin de la guerre froide, ils ont montré leur vrai visage, celui qui veut imposer sa façon de voir le monde, de faire du commerce tout en mettent en esclavage massivement, esclavage économique ou financier, les peuples qu’ils dominent, et dans ce sens notre interlocuteur attire l’attention sur cette volonté de domination de la part des USA sur la Tunisie et c’est ce qui peut expliquer la facilité avec laquelle l’attentat de Sousse a eu lieu selon lui. C’est des réseaux, du trafic d’armes, ce n’est pas seulement un type qui se radicalise et qui tire sur une foule de gens, conclut San Giorgio. Source: Joumhouria

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