La station orbitale chinoise Tiangong 1 devrait retomber sur Terre en mars. La Chine réfute les critiques qui craignent des destructions à cause d'une éventuelle chute de débris, et promet de noyer la station dans une région déserte de l'océan.
En septembre 2011, la Chine a rejoint le club des pays capables d'envoyer dans l'espace leurs propres stations habitées. Le pionnier chinois, Tiangong 1 (qui se traduit comme «Palais céleste 1») a été mis en orbite le 29 septembre 2011 par le lanceur modernisé Chang Zheng 2F («Longue marche 2F»). Selon Gazeta.ru.
La station pèse 8,5 tonnes et mesure 10 mètres sur 3,4.
Depuis son lancement, elle a été visitée deux fois par des expéditions habitées depuis la Terre pour procéder à des expériences et à des tests de technologies appelés à servir à la construction de futures stations orbitales. Dans les années à venir, la Direction nationale spatiale de la Chine a l'intention de tirer des leçons de l'exploitation de Tiangong 1 pour lancer d'ici 2023 une station orbitale de bien plus grande taille.
Il était initialement prévu d'interrompre le travail de la station Tiangong 1 fin 2013, mais les spécialistes chinois l'ont maintenue en orbite jusqu'en 2016. Depuis, les principales nouvelles concernant la station étaient constituées de rumeurs sur son vol incontrôlable et, surtout, sur sa chute imprévisible qui pourrait selon certains finir sa course pratiquement n'importe où sur la planète.
D'autres affirmaient que la station avait cessé de travailler à cause du dysfonctionnement de deux panneaux solaires destinés à recharger ses batteries. En mars 2016, les autorités chinoises ont reconnu que la station commençait à descendre lentement vers la Terre pour, au final, entrer dans les couches denses de l'atmosphère.
En septembre 2016, la Chine a réaffirmé que la station descendait et brûlerait inévitablement dans l'atmosphère, mais les spécialistes ont laissé sans réponse la question la plus importante: cette descente de l'orbite sera-t-elle contrôlée? A l'époque, l'altitude de l'orbite de la station était de 370 km, et les calculs indiquaient que la sortie de l'orbite devait se produire fin 2017. En mai 2017, la Chine a informé l'Onu que l'orbite de la station s'était réduite à 349 km et diminuait chaque jour de 160 m.
Le nouveau rapport publié par Aerospace Corporation, une ONG qui recueille des informations techniques sur les différentes missions spatiales, prédit que la station quittera l'orbite en mars 2018 — au milieu ou à la fin du mois.
Et même si, selon les pronostics, la majeure partie des éléments de la station devrait brûler dans l'atmosphère pendant la descente, on craint tout de même que certains puissent atteindre la surface terrestre — notamment ceux qui sont fabriqués à partir de matériaux thermorésistants.
De plus, le risque de retombées d'hydrazine — un combustible de fusée particulièrement toxique — n'est pas exclu. Une carte a été créée pour illustrer la zone de l'éventuelle chute de débris de la station, sur laquelle cette région est comprise entre 42,7° de latitude nord et sud. La zone bleue correspond à une probabilité nulle de chute de débris (la Russie n'est pratiquement pas concernée) et la jaune la probabilité maximale.
«Dans l'histoire de la cosmonautique, aucun homme n'a souffert des suites d'une chute de débris spatiaux. Un homme a été égratigné mais, heureusement, il n'a pas été blessé», rappellent les auteurs du rapport.
L'entrée de la station dans l'atmosphère sera suivie par les spécialistes du Comité inter-agence de coordination des débris spatiaux (IADC) européen regroupant des spécialistes des agences spatiales européenne, russe, indienne et chinoise — parmi d'autres organisations.
Ces derniers profitent de la sortie d'une station aussi grande de son orbite pour comparer et préciser leurs modèles. «Compte tenu de la géométrie de l'orbite de la station, nous pouvons seulement exclure la possibilité d'une chute de fragments au-delà des 43e latitudes. Cela signifie que la sortie aura lieu quelque part au-dessus de la surface terrestre entre ces latitudes qui recouvrent plusieurs pays européens. L'heure et la situation géographique de l'entrée ne peut être prédite qu'avec une grande imprécision», a déclaré Holger Krag, chef du centre de contrôle des débris spatiaux de l'Agence spatiale européenne (ESA).
La question relative à la contrôlabilité de cette descente, tue par les autorités chinoises, n'est pas anodine. Elle porte sur le fait de savoir si les spécialistes seront capables de dévier au dernier moment la station pour la noyer dans les régions peu peuplées de la planète ou de l'océan.
Jonathan McDowell, astrophysicien de Harvard, pensait en 2016 déjà que la Chine avait perdu le contrôle de la station. «Il est possible qu'elle provoque des dégâts, tombe sur une voiture ou une maison, mais elle ne causera pas de dégâts majeurs», dit-il.
Récemment, l'un des principaux experts chinois de la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine (CASC), Zhu Congpeng, a démenti l'information selon laquelle la descente de la station serait incontrôlée.
«Elle brûlera en entrant dans l'atmosphère et les débris restant tomberont dans la partie choisie de l'océan sans représenter de menace pour la surface de la planète. Nous poursuivons l'observation de Tiangong 1 et avons l'intention de lui permettre de quitter son orbite pendant le premier semestre de l'année», a-t-il déclaré au quotidien gouvernemental chinois Science and Technology Daily.
Les dernières informations officielles relatives à l'orbite datent de la période comprise entre le 17 et le 24 décembre 2017. A l'époque, le périgée de l'orbite était de 272,6 km et l'apogée de 300,4 km.
Source: sputniknews.com
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