La Corée du Nord a menacé lundi d'engager une "action
physique" contre un bouclier antimissile américain parmi les plus performants du
monde, que Séoul et Washington veulent déployer en Corée du Sud.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud avaient annoncé vendredi le déploiement en
territoire sud-coréen du système avancé antimissiles THAAD (Terminal High
Altitude Area Defence), sous prétexte de faire face aux menaces croissantes de
Pyongyang.
Les deux alliés n'ont pas précisé la date et le lieu prévu de ce déploiement
mais ont souligné qu'ils en étaient à la phase finale de la sélection.
"La République populaire démocratique de Corée (nom officiel de la Corée du
Nord) engagera une action physique pour contrôler entièrement le système THAAD",
et cela "dès le moment où sa position en Corée du Sud aura été confirmée", a
annoncé le commandement de l'artillerie des forces armées nord-coréennes, dans
un communiqué publié par l'agence de presse officielle KCNA.
L'armée nord-coréenne dispose "de moyens suffisants et sophistiqués de frappe
offensive" et prendra "les mesures correspondantes les plus impitoyables et les
plus puissantes contre les Etats-Unis, qui sont désireux de déclencher une
guerre en déployant le système THAAD", selon le communiqué.
Le texte avertit aussi la Corée du Sud qu'en acceptant le bouclier
antimissiles, elle s'expose à une "autodestruction misérable".
"Nous prévenons une fois encore nos ennemis de la volonté sans failles de
l'armée nord-coréenne de mener sans merci des frappes de représailles pour
réduire la Corée du Sud en une mer de flammes et de débris, une fois que l'ordre
en sera donné", déclare le communiqué.
Au lendemain de l'annonce américano-sud-coréenne, Pyongyang a annoncé avoir
testé un missile balistique lancé par sous-marin, s'attirant de nouvelles
critiques internationales.
Manifestations anti-THAAD en Corée du Sud
Le 22 juin, la Corée du Nord avait déjà testé deux puissants missiles
Musudan, capables théoriquement d'atteindre des bases américaines de l'île de
Guam, dans le Pacifique.
Depuis le quatrième essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier, suivi le 7
février par un tir de fusée généralement considéré comme un essai de missile
balistique déguisé.
Selon les experts, Pyongyang réalise des progrès dans ses efforts pour mettre
au point un missile intercontinental (ICBM) capable de porter le feu nucléaire
sur le continent américain.
Pyongyang a également accusé Séoul "d'offrir" son territoire à Washington
pour en faire un "avant-poste nucléaire américain".
L'annonce du déploiement du bouclier antimissile ne va pas sans heurts en
Corée du Sud. Les habitants des sites potentiels de déploiement ont organisé des
manifestations suivies pour protester contre le projet.
Samedi, plus de 3.500 habitants du comté de Chilgok, dans le sud-est du pays,
se sont rassemblés pour dénoncer le projet, disant que la région stagnait depuis
le déploiement de troupes américaines en 1960.
Une nouvelle manifestation est prévue lundi dans le comté d'Eumseong, dans le
centre, où 5.000 personnes sont attendues, pour protester contre le manque
d'informations fournies au public sur les dangers représentés par les batteries
antimissiles.
Ce projet a également suscité l'ire de Pékin, principal allié de la Corée du
Nord, et de la Russie, qui reprochent à Washington sa volonté de montrer ses
muscles dans la région
Source: AFP
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