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vendredi 16 mai 2014

Dangereuse escalade des tensions entre la Chine et le Vietnam, la Chine envisage la Force!





En annonçant le déploiement d’une plate-forme de forage pétrolier en eau profonde dans des eaux revendiquées par les deux pays, Pékin a mis le feu aux poudres…

Les relations sino-vietnamiennes n’ont jamais été un long fleuve tranquille, mais ces derniers jours, les tensions entre les deux voisins ont atteint leur point culminant depuis plusieurs années. En annonçant le déploiement d’une plate-forme de forage pétrolier en eau profonde dans des eaux revendiquées par les deux pays, Pékin a mis le feu aux poudres.

Une histoire de conflits et de dépendance

Depuis deux millénaires, le Vietnam vit à l’ombre de son voisin, le «géant du nord». Occupé par la Chine pendant 1.000 ans, jusqu’au 10e siècle, le pays a largement été marqué par l’Empire du milieu dans sa culture, sa religion et l’organisation de son pouvoir. Les conflits militaires qui se sont succédés au cours des siècles ont fait naître dans les deux pays une défiance mutuelle.

Plus récemment, la Chine et le Vietnam ont connu deux épisodes sanglants, en 1979 et en 1988. Les deux voisins n’en partagent pas moins une idéologie communiste et de forts liens économiques.

La «provocation» de la Chine

Les deux pays communistes ont des différends territoriaux de longue date sur les archipels des Paracels et des Spratleys, en mer de Chine méridionale, dont les fonds sont supposés riches en pétrole et qui constituent d’importantes voies maritimes internationales. Des tensions qui ont fortement augmenté depuis l’annonce début mai par Pékin du déploiement d’une plate-forme de forage pétrolier en eau profonde dans les eaux contestées, un acte décrit par les États-Unis comme «provocateur».

Le Vietnam a dénoncé une décision «illégale» et exigé que la plate-forme soit retirée. Hanoï a aussi envoyé des navires dans la région, dont certains, selon lui, ont été attaqués ou harcelés par des navires chinois.

En utilisant la rue, Hanoï joue avec le feu

Le gouvernement vietnamien, qui se méfie d’habitude des rassemblements publics, a cette fois autorisé et encouragé son peuple à manifester. Un millier de personnes se sont ainsi massées dimanche devant l’ambassade de Chine à Hanoï pour dénoncer ce qui est vécu comme une agression de la Chine. Vétérans de guerre, étudiants, anonymes ont brandi des banderoles «Chine, ne vole pas notre pétrole» ou «Le silence est lâche» -critique de la gestion du litige par Hanoï- et entonné des chants patriotiques dans un parc en face de l’ambassade de Chine.

«Il s’agit de la plus importante manifestation anti-chinoise que j’ai jamais vue à Hanoï», a affirmé Dang Quang Thang, un vétéran de guerre de 74 ans. «Notre patience a des limites. Nous sommes ici pour exprimer la volonté du peuple vietnamien de défendre à tout prix notre territoire. Nous sommes prêts à mourir pour protéger la nation», a-t-il déclaré à l’AFP.

Mais Hanoï sait que la rue peut se retourner contre son régime autoritaire. Les dissidents politiques, ancrés dans le mouvement antichinois, l’ont déjà utilisé par le passé pour soutenir leur cause.

L’isolement du Vietnam

Le Vietnam est loin d’être le seul en Asie à connaître des tensions territoriales avec la Chine. Récemment, les Philippines ont aussi montré les dents face à Pékin, dont les velléités territoriales suscitent l’inquiétude en Asie comme à Washington. Cependant, le Vietnam, qui n’a pas d’alliance militaire formelle avec d’autres pays, est particulièrement fragile, contrairement au Japon ou aux Philippines, auxquels Barack Obama a récemment réaffirmé le soutien des États-Unis en cas d’agression.

«La Chine semble avoir agi au moment où le Vietnam est le plus vulnérable»,analyse Carl Thayer, un expert de la Mer de Chine méridionale. «Il y a un risque que les autres pays disent que ce n’est pas leur problème». Le Vietnam, en position de faiblesse, ne semble pas vouloir abandonner ses revendications territoriales pour autant: «On peut s’attendre à plusieurs mois à haute tension, pense Ian Storey, analyste de la sécurité régionale basé à Singapour. Cela pourrait devenir la crise sino-vietnamienne la plus sérieuse depuis la guerre de 1979.»

Samedi, les ministres des Affaires étrangères des pays du Sud-est asiatique ont exprimé leurs «graves inquiétudes à propos des développements en cours» dans un communiqué conjoint. «La mer de Chine méridionale reste une épreuve pour l’Asean», a reconnu le chef de la diplomatie indonésienne, Marty Natalegawa. Mais peu de pays sont prêts à mettre en péril leurs relations politiques et économiques avec la Chine.

Source : 20minutes.fr via Wikistrike


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