Les autorités et les militaires syriens n'excluent aucun scénario de riposte à d'éventuelles frappes américaines contre la Syrie, a déclaré à Sputnik le politologue libanais Salem Zahran.
Si après la visite à Washington du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salman, ministre de la Défense du royaume, Donald Trump décide de frapper la Syrie, comme cela a été le cas de l'attaque menée contre la base aérienne d'al-Chaayrate en mars 2017, Damas envisagera une réponse adéquate à cette agression, estime le chef du Media Focal Center à Beyrouth, politologue Salem Zahran.
«Tout d'abord, cela pourrait être une puissante frappe de missiles après la rencontre du prince héritier et du Président américain. Parce qu'après leur dernière rencontre, les USA ont frappé la base aérienne syrienne d'al-Chaayrate. Dans ce cas, une riposte de la Syrie viserait directement les bases américaines sur le territoire de la Syrie et non Daech* et le Front al-Nosra*. Ces bases figurent déjà sur des cartes comme des cibles de frappes potentielles», a-t-il déclaré.
Selon lui, les autorités syriennes sont également prêtes à intensifier la guerre psychologique et informationnelle qui a pour but d'«intimider la Syrie». Dans ce contexte, la récente visite du Président syrien dans le Ghouta orientale peut être qualifiée de «frappe préventive» contre ce type d'attaques.
En ce qui concerne l'agression de la part de l'Etat hébreu, ce dernier pourrait intervenir dans le conflit seulement sous réserve de trois conditions.
«Si les USA dirigent cette campagne militaire; si d'autres pays de l'Otan y participent; si certains pays arabes soutiennent officiellement l'agression. Mais je ne crois pas qu'Israël déclenchera la guerre de sa propre initiative», a noté M. Zahran.
Il a également souligné le rôle important de la Russie dans le règlement de la situation au Proche-Orient.
«Aujourd'hui, la Russie écrit l'Histoire en rétablissant les équilibres sur la scène internationale. L'unipolarité américaine appartient au passé», a-t-il conclu.
Intervenant le lundi 12 mars au Conseil de sécurité des Nations unies, l'ambassadrice des États-Unis à l'Onu Nikki Haley a menacé la Syrie d'une frappe similaire à celle d'avril 2017. Elle a précisé que les USA recourraient à cette mesure si l’Onu s’avérait incapable d’obtenir l’arrêt des offensives dans la Ghouta orientale, banlieue est de Damas.
À son tour, la Russie a fait part aux États-Unis du caractère inadmissible des déclarations sur d'éventuelles frappes contre la Syrie.
* Organisations terroristes interdites en Russie
Source: sputniknews.com
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