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samedi 14 novembre 2015

À quoi s' attendre après le 13 novembre à Paris?

La société privée américaine Strategic Forecasting (Stratfor), qui œuvre dans le domaine du renseignement, a présenté les conséquences possibles dans la politique intérieure et extérieure française, suite aux attaques de la nuit dernière. Les attaques terroristes en France sont des évènements terrifiants mais pas tout à fait inattendus. Plusieurs citoyens français et européens sont partis en Syrie pour joindre les rangs des terroristes, notent les spécialistes de Stratfor. En même temps, "l’afflux des migrants de pays tels que la Syrie augmente les risques de pénétration en Europe de membres des groupements takfiristes", précise Stratfor. Il est évident que les attentats à Paris auront des conséquences politiques. "Du point de vue politique, les attentats de Paris rappellent le problème de la contradiction ethnique à l’intérieur du pays, qui existait depuis longtemps", note la société. Ces derniers mois, c’était l’Allemagne qui accueillait un grand nombre de migrants venus de l’est et du sud. Peu d’entre eux poursuivaient leur chemin jusqu'en France. Les représentants français assistaient aux discussions consacrées à la résolution de la crise migratoire, cependant Paris n’y prenait pas une part vraiment active. Après le 13 novembre, on pourrait s’attendre à un renforcement des positions politiques de ceux qui appelaient déjà à faire cesser l’afflux migratoire et fermer les frontières de certains pays d’Europe centrale et orientale, y compris l’Allemagne et la Suède. Stratfor prévoit la hausse de la popularité de Marine Le Pen et de son Front national, dont la position est la réduction de l’immigration légale. Le chef des Républicains et ex-président français Nicolas Sarkozy est connu pour sa position tranchée quant aux problèmes de sécurité, note Stratfor, en rappelant le discours qu'il a prononcé à ce sujet la semaine dernière. C’est donc lui qui pourrait recevoir l'appui des électeurs après les attentats parisiens, suppute la société. Autre avis d'expert, Alain Chouet, ancien responsable des renseignements extérieurs qui affirme que "les services de police et de renseignement français s'attendaient à ce qu'un jour une attaque terroriste d'une ampleur inégalée, comme celle de vendredi soir, ensanglante Paris". "Il n'y a rien à faire", confie cet expert "Vous ne pourrez jamais empêcher huit gars déterminés, formés à l'étranger et renvoyés ici ou déjà sur place et motivés depuis la Syrie, de passer à l'action." "Les tireurs de vendredi soir sont sûrement des gens qui se connaissaient déjà, qui ont été formés à ne pas attirer l'attention, à rester sous le radar, à avancer isolément et frapper ensemble", ajoute-t-il. "Et vous pourrez ouvrir un Guantanamo français sur le Larzac (zone rurale du sud, ndlr) et y enfermer des milliers de gars rentrant de Syrie si vous voulez, vous n'empêcherez jamais huit mecs de prendre des armes." Les kamikazes étaient tous équipés de ceintures ou gilets explosifs, qu'ils ont actionnés pour commettre leur attentat ou au moment d'être tués par la police: une première en France, et le signe qu'un réseau takfiriste présent dans l'Hexagone dispose d'un artificier capable de les fabriquer, ce qui n'est pas à la portée du premier bricoleur venu branché sur internet. "Ca, c'est nouveau", poursuit Alain Chouet, "et ça constituera certainement l'un des axes de l'enquête. Le spécialiste en explosif est trop précieux, il ne participe jamais aux attaques. Donc il est là, quelque part..." L'implication de Paris dans la guerre contre l'EI en Irak et en Syrie mobilise, et va continuer à mobiliser, des milliers de volontaires internationaux qui rejoignent les rangs du groupe takfiriste et un nombre encore plus important d'internautes acquis à sa cause qui dès vendredi soir se félicitaient des attentats, glorifiaient leurs auteurs et menaçaient d'autres attaques. "Il faut évidemment mobiliser tous nos moyens, mais il faut le savoir: il y en aura d'autres", affirme une source policière, qui demande à rester anonyme. "C'est tellement facile pour un jeune de trouver une arme, prendre une voiture et passer à l'action. Regardez Israël: c'est un tout petit pays, avec des moyens sécuritaires énormes, un service militaire de trois ans, et ils sont frappés sans cesse..." Même si les moyens des enquêteurs et des services antiterroristes ont été renforcés cette année, les recrutements, les formations d'agents, la mise en place de nombreuses dispositions de la loi sur le renseignement sont en cours et ne sont pas encore opérationnels. Au fil des ans, et grâce à des milliers de pages d'instructions et des tutoriels trouvés sur internet, les jihadistes ont également appris à utiliser les moyens techniques permettant de rester anonymes. Comme la messagerie en ligne Whatsapp, par exemple, ou les smarphones de dernière génération, dont les systèmes de cryptage sont pour l'instant impossibles à casser par les enquêteurs. Sources: Sputnik et AFP

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