La Maison blanche s'apprête à annoncer que les Etats-Unis reconnaissent Jérusalem comme capitale d'Israël. De Londres à Pékin en passant par le Vatican et Téhéran, de nombreuses chancelleries s'inquiètent des conséquences de cette décision.
Jordaniens et Palestiniens demandent une réunion d'urgence de la Ligue arabe.
Par la voix de son porte-parole, le président turc Recep Tayyip Erdogan invite les leaders musulmans à Istanbul le 13 décembre.
Benyamin Netanyahu est resté totalement silencieux sur la question de Jérusalem le 6 décembre lors d'un discours prononcé au cours d'une conférence diplomatique, alors que le président américain Donald Trump s'apprête à reconnaître la ville sainte comme capitale d'Israël.
Chacun guettait le premier commentaire public du Premier ministre de l'Etat hébreu sur le sujet devant un parterre de diplomates, de politiciens ou d'analystes. Il s'en est tenu à un discours sur de nouvelles convergences diplomatiques régionales, la menace représentée selon lui par l'Iran et les performances de son pays dans le domaine de la sécurité et de l'économie.
Le Kremlin a refusé de commenter «une décision qui n'a pas encore été prise». Le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a toutefois exprimé ses inquiétudes quant à un ravivement du conflit entre Palestiniens et Israéliens.
Le gouvernement turc a réagi en dénonçant une décision qui, selon lui, plongera le monde «dans un feu sans fin». «Faire de Jérusalem la capitale d'Israël, c'est mépriser l'histoire et la vérité», a déclaré le vice-Premier ministre Bekir Bozdag.
Le gouvernement syrien a également condamné par avance la décision de Donald Trump. «C'est le point culminant d'un crime d'usurpation et de déportation du peuple palestinien», a dénoncé le ministère syrien des Affaires étrangères.
«L’Arabie saoudite exprime sa profonde inquiétude quant aux informations sur l’intention de l’administration américaine de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et de déplacer son ambassade à Jérusalem», a fait savoir de son côté le ministère saoudien des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle SPA.
L'Iran tient l'annonce prochaine de Donald Trump pour «un signe d'incompétence». Soulignant que cette décision vient compromettre la paix dans toute la région, Téhéran dénonce «l'échec» de la diplomatie américaine.
L'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolaï Mladenov, a déclaré que le statut futur de Jérusalem devait faire l'objet de négociations. «L'avenir de Jérusalem est quelque chose qui doit être négocié avec Israël et les Palestiniens assis côte à côte dans des négociations directes», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.
Le Royaume-Uni a annoncé qu'il «observ[ait] avec préoccupation» les récents développements aux Etats-Unis. Le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, a expliqué la position de son pays sur ce dossier. «Nous pensons que Jérusalem devrait évidemment faire partie d'une solution définitive au conflit entre Israéliens et Palestiniens, une solution négociée».
«Nous-mêmes n'avons pas l'intention de déplacer notre ambassade», a également tenu à préciser le ministre britannique, alors que Donald Trump devrait également ordonner des préparatifs pour déménager, à terme, l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem.
L'Allemagne tient une flambée de violences au Moyen-Orient pour possible. En maintenant l'extrême prudence caractéristique de sa diplomatie envers Israël, Berlin s'est contenté de conseiller à ses ressortissants présents à Jérusalem d'éviter les quartiers où des manifestations sont prévues.
La Chine a également fait part de ses craintes quant aux conséquences de la décision de la Maison Blanche. Pékin a déclaré être «inquiet» d'une «escalade au Proche-Orient».
Le Pape lui-même a tenu à s'exprimer sur le sujet. S'il n'a pas livré de jugement direct quant à l'annonce américaine, le chef de l'Etat du Vatican a en revanche averti que «les droits de tous les peuples» devaient être garantis dans la ville sainte. Selon le Saint Père, il s'agit d'une condition sine qua non à tout dialogue.
La communauté internationale s'agite et manifeste son inquiétude. De nombreux pays craignent que la rupture avec la prudence dont a témoigné jusqu'ici Washington dans ce dossier hautement délicat ne jette de l'huile sur le feu.
Source: rt.com
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