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samedi 9 janvier 2016

El Niño, responsable de tous les maux?



La ville argentine de Concordia est l’une des plus touchées par les intempéries.
Photo: Natacha Pisarenko Associated PressLa ville argentine de Concordia est l’une des plus touchées par les intempéries.


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Depuis quelques semaines, l’Amérique du Sud est confrontée aux pires inondations de la décennie. Près de 170 000 personnes ont été évacuées au Paraguay, en Argentine, au Brésil et en Uruguay. Aucun bilan officiel ne fait état du nombre de décès.

« Nous savions qu’El Niño allait provoquer des inondations, mais personne n’imaginait que celles-ci allaient prendre une telle ampleur », dit Enrique Cresta, le maire de la ville argentine de Concordia, très touchée par les intempéries. Tout semble accuser El Niño, ce phénomène météorologique localisé dans l’est du Pacifique, autour de l’équateur, qui se manifeste tous les trois à sept ans et qui affaiblit les alizés (jusqu’à les inverser). Ces vents poussent d’ordinaire les eaux chaudes vers l’ouest, mais sous l’influence d’El Niño, le sens s’inverse, bloquant les remontées d’eau froide.

El Niño est-il de retour ?

Depuis quelques mois, les symptômes se sont multipliés. L’indice le plus éloquent est l’augmentation des températures de surface du Pacifique. Celles enregistrées entre juin et août par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sont supérieures à la normale de 2 °C.

Quelle est l’intensité du millésime 2015 ?

L’ONU a averti dès novembre que l’épisode 2015 serait l’un des plus puissants depuis 1950. D’où l’ampleur des intempéries en Amérique du Sud : « Les graves sécheresses et les inondations catastrophiques qui touchent les zones tropicales et subtropicales portent la signature de l’actuel Niño, le plus puissant que l’on ait observé depuis plus de 15 ans », souligne Michel Jarraud, secrétaire général de l’OMM.

A-t-il aussi des effets bénéfiques ?

« Des études ont montré que les États-Unis sont un des grands gagnants d’El Niño économiquement, avec des gains de PIB qui peuvent se chiffrer en milliards de dollars », explique Mike Halpert, directeur adjoint du Climate Prediction Center. Une thèse que soutient Xavier Demeersman, journaliste scientifique pour Futura-Sciences. Sur son blogue, il écrit qu’« un El Niño plus fort, c’est potentiellement une bonne nouvelle pour l’ouest des États-Unis, en particulier l’État le plus peuplé, la Californie, qui souffre […] d’une grande sécheresse depuis quatre ans ». El Niño a pour l’instant tenu ses promesses. Des pluies diluviennes y sont tombées mi-octobre : « Près de 15 centimètres d’eau sont tombés par heure à certains endroits », selon Tim Krantz, professeur d’études environnementales à l’université de Redlands.

L’homme n’y serait donc pour rien ?

« Ce phénomène naturel qu’est le Niño et le changement climatique provoqué par l’homme peuvent interagir et influer l’un sur l’autre de manière totalement inédite », explique Michel Jarraud. Eric Guilyardi, chercheur au CNRS, confirme que « ce type d’événement survient actuellement tous les 15 ans ». Son équipe « a pu montrer sans ambiguïté que cette fréquence doublerait à compter de 2050 si rien n’est fait d’ici là pour enrayer les émissions de gaz à effet de serre ».

 

Source: ledevoir.com

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