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mercredi 25 octobre 2017

Le volcan Paektu est plus dangereux qu'une bombe H, le danger qui guette la Corée du Nord


Maisons détruites, rues désertes, soleil voilé par les cendres: non, il ne s'agit pas des conséquences d'une guerre nucléaire sur la péninsule coréenne mais des séquelles que pourrait entraîner une éruption du volcan Paektu situé à la frontière entre la Corée du Nord et la Chine.
La dernière fois que le volcan Paektu a fait parler de lui remonte à plus de mille ans mais les scientifiques s'attendent à une nouvelle explosion puissante ces prochaines années. Les essais nucléaires incessants de Pyongyang sont susceptibles d'y contribuer.

Depuis le début des années 2000, les chercheurs chinois observent régulièrement de légers séismes dans la région de Paektu. Les bords du cratère du volcan s'élèvent progressivement, la température augmente dans les sources thermales à proximité, tout comme la concentration d'hélium. Tout cela pourrait témoigner du retour du volcan à une phase active et d'une éruption imminente. Les volcanologues pensent qu'à 10 km sous la montagne se trouve un grand foyer de magma qui se remplit peu à peu à partir des foyers inférieurs — et se déversera tôt ou tard.
L'éruption imminente du volcan Paektu continue de préoccuper les chercheurs du monde entier. Sa puissance est inférieure à celle des super-volcans qui crachent de la lave tous les 100.000 ans et sont capables de provoquer des changements climatiques sur toute la planète, mais la force du mont sacré Paektu, à la frontière sino-coréenne, pourrait tout de même être des dizaines de fois plus importante que l'explosion des plus grandes bombes thermonucléaires jamais testées par l'humanité. Depuis deux mille ans, seulement quatre éruptions de cette puissance ont eu lieu à travers le monde. On pourrait donc prochainement assister à une cinquième.

Les volcans comme Paektu entrent en éruption environ tous les mille ans. Sachant que la dernière éruption puissante date de 946, il est tout à fait probable qu'il soit aujourd'hui en train de «rassembler ses forces» pour une nouvelle explosion puissante dont les conséquences pourraient être désastreuses pour les plus d'un million de Chinois et de Nord-Coréens qui vivent dans cette région.

La nouvelle explosion pourrait être encore plus destructrice: les 2 milliards de tonnes d'eau du lac du Paradis formé dans le cratère pourraient provoquer des inondations en faisant déborder les plus grands fleuves frontaliers Yalou (Amnok) et Tumen (qui marque la frontière entre la Russie et la Corée du Nord). D'autant que le contact avec l'eau engendrerait davantage de cendres, pouvant aller jusqu'à éclipser le soleil pendant plusieurs mois en provoquant un effet similaire à un hiver nucléaire. Au final, la température moyenne en Asie du Nord-Est chuterait de 2°C.
La dernière éruption importante, de magnitude 7 sur l'échelle de Richter, avait provoqué à l'époque l'émission d'une immense quantité de gaz brûlant, de cendres et de pierres qui, projetées à grande vitesse, avaient anéanti toute forme de vie sur leur passage. Du sommet déchiré du mont coulaient des flux de lave, qui ont enflammé toute la végétation de la région. Même mille ans plus tard, l'écosystème ne s'est pas entièrement rétabli dans cette zone.

Par ailleurs, selon les scientifiques, il est difficile de prédire la force de l'éruption à l'étape actuelle. Pendant son hibernation profonde, le Paektu s'est déjà réveillé plusieurs fois, se limitant à quelques émissions mineures. La dernière fois remonte à plus de cent ans. C'est pourquoi, même si l'éruption était deux fois moins puissante, le nuage de fumée atteindrait les pays voisins. Si elle se produisait en été, ce dernier recouvrirait essentiellement le nord-est de la Chine et la Corée du Nord, ainsi que le sud du Primorié russe. Alors qu'en hiver, quand soufflent les vents d'ouest, les cendres voleraient en direction du Japon et du sud de la péninsule coréenne.
Cependant, les scientifiques ne débattent déjà plus pour savoir s'il faut s'attendre à une éruption ou non, mais cherchent à déterminer quand elle aura lieu.
Il ne faut pas réveiller le chat qui dort
Paektu se trouve à seulement 115 km du polygone de Punggye-ri où la Corée du Nord procède à ses essais nucléaires. Le dernier en date, qui a provoqué un séisme artificiel de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter (6,1 selon d'autres estimations) a été suivi par une série de légères secousses engendrée probablement par un éboulement de terrain. Certains experts pensent donc que si la Corée du Nord poursuivait les essais de bombes de plus grande puissance, ils pourraient déclencher une éruption du Paektu.

Toutefois, cela reste purement théorique car aucun cas réel d'«accélération» d'une éruption volcanique n'a encore été constaté dans l'histoire. En plus de 50 ans d'essais nucléaires sur le polygone américain du Nevada, où 921 explosions ont eu lieu, y compris d'une puissance supérieure à une mégatonne, rien de grave ne s'est produit alors même qu'à moins de 300 km du polygone se trouve Long Valley — l'un des plus grands super-volcans endormis de la planète. Pas plus qu'il n'y a eu d'éruption pendant les essais de 1971 quand, à 90 km de trois stratovolcans de l'Alaska, avait été testée une bombe de 5 mégatonnes. Le séisme de magnitude 6,9 qui a suivi n'a pas réveillé non plus les 62 volcans endormis et actifs sur les îles Aléoutiennes.
Selon les calculs des chercheurs sud-coréens, un essai nucléaire d'une puissance supérieure à plus d'une mégatonne en équivalent TNT provoquant un séisme de magnitude de 7 créerait une pression de 120kPa sur les foyers magmatiques, entraînant l'éruption.

Selon les experts américains, cela est dû au fait que les séismes artificiels sont essentiellement à haute fréquence, tandis que les tremblements naturels qui peuvent effectivement provoquer une éruption volcanique sont à basse fréquence. Cependant, la structure du magma et des roches à proximité est hétérogène, et de nombreux phénomènes dans l'activité des volcans restent un mystère pour les chercheurs, c'est pourquoi personne ne rejette complètement la possibilité d'une éruption provoquée par une explosion nucléaire.
Les experts sud-coréens ne peuvent pas prédire exactement quand surviendra la prochaine éruption du Paektu. Mais les volcanologues sont convaincus qu'elle est inéluctable. Dans le même temps, il est pratiquement impossible de prévoir la date du cataclysme à l'heure où les essais nord-coréens gagnent en intensité.

Source: Internet

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