3 Ans après Fukushima, un bilan désastreux!
Terrible parce que
permanent en ce qui concerne les puissants rejets radioactifs,
terrible aussi car le démantèlement patauge, les cuves se
remplissent d’eau polluée, les fuites via l’océan se
multiplient, et parce que la radioactivité dépasse largement le
cadre Japonais.
Même si les médias
européens ont largement étouffé la situation, laissant croire
que tout est en train de se régler, et qu’il faudra seulement
donner du temps au temps, certains médias ont finalement compris que
nous nous dirigions vers une contamination planétaire, comme le
révélait sur l’antenne de Fr3, le 26 février dernier, à 23h15,
Lionel de Coninck, dans l’émission «pièces à conviction
».
On sait aujourd’hui,
d’après un rapport réalisé par le ministère Russe de la
défense, que 2 explosions atomiques souterraines ont eu lieu à
Fukushima le 31 décembre 2013 : la première avait une intensité de
5,1, et l’autre de 3,6 sur l’échelle de Richter. A titre de
comparaison, la bombe d’Hiroshima correspondait à un séisme d’une
magnitude de 6. Dans ce même rapport, on apprend aussi que
l’architecte du réacteur n°3 avait averti dès le 17 novembre
2011 qu’une explosion hydro-volcanique était inévitable en raison
du combustible fondu qui s’échappait de la cuve du réacteur.
Seule la volonté des
gouvernements désireux de ne pas « provoquer de panique » serait
responsable du silence coupable des médias traditionnels à qui la
consigne a été donnée de ne pas affoler les populations. Pour
toutes ces raisons, le lobby nucléaire se réuni discrètement à
l’Espace Cap 15, 1-15 quai de Grenelle, à Paris, le 11 mars, afin
de peaufiner la stratégie qui consiste à rassurer toujours et
encore les populations menacées, ce qui explique la volonté des
autorités japonaises d’encourager les populations à retourner
dans les zones polluées alors que la radioactivité de
celles-ci y est 4 fois supérieure à celle autorisée pour les
travailleurs du nucléaire, soit 20 mSv/an.
A Fukushima, les
inquiétudes concernent toujours la vidange de la piscine de stockage
du réacteur n°4, pour laquelle Tepco s’est donné 2 ans pour
transvaser les barres combustibles de cette piscine, à une autre, au
sol celle là. Le 25 février dernier, un court circuit a
provoqué l’arrêt du refroidissement de cette piscine, ce qui a
provoqué la suspension du retrait des assemblages pendant 4 heures.
Pour l’instant, à la date du 9 mars, Tepco a réussi à
sortir 462 assemblages sur les 1 533 assemblages de cette
piscine, soit 19 transports effectués. Il faudra ensuite sortir tous
les assemblages restant dans les autres piscines, et le calendrier
prévu semble difficile à respecter.
Une autre
problématique concerne le réacteur n°3, car le corium en fusion
contient du plutonium, grâce à la « générosité » de
l’industrie nucléaire française. Or ce corium est toujours
introuvable, et comme la période du plutonium est de 24 000 ans, il
sera dangereux pendant au moins 100 000 ans.
Des niveaux de
radioactivité intenses sont mesurés régulièrement dans ce
secteur, empêchant toute présence humaine prolongée. C’est
l’occasion de remarquer qu’alors que le personnel « officiel »
de l’entreprise nucléaire japonaise n’a pas pris plus de 5 mSv
en un mois, 247 employés sous-traitants ont largement dépassé
cette mesure. A ce jour, ils sont plus de 32 000 à être intervenus
sur le site.
Un autre souci
concerne les 450 000 tonnes d’eau radioactive stockée dans 1200
énormes réservoirs sujets à des fuites à répétition, provoquant
des rejets radioactifs dans l’océan, et contaminant ainsi de
nombreuses espèces marines. Lors d’un prélèvement effectué le 2
mars, on a mesuré une contamination en tritium de 950 Bq/L, et dans
le puits E3 l’eau pompée dans le souterrain atteint 3 500 Bq/L de
tritium. Passons maintenant aux travaux de décontamination, avec
l’enlèvement d’une petite partie de la terre contaminée,
stockée dans des sacs plastiques sur une aire de plusieurs hectares,
laquelle terre devra être transvasée dans quelques années dans
d’autres sacs, ceux-ci étant biodégradables. D’ailleurs ce
stockage est problématique car de nombreuses agglomérations
s’opposent à celui-ci, et rien que dans le grand Tokyo les boues
radioactives des cendres d’incinérateurs se comptent en milliers
de tonnes et contiennent plus de 8000 Bq/kg en césium.
Dans la province de
Chiba, il y en a 3612 tonnes, dans celle Tokyo, on en compte 982
tonnes, dans celle de Saïtama, 245 tonnes. En totalité, pour
l’instant, on dénombre 140 843 tonnes de déchets radioactifs
réparties dans 12 provinces. Une autre préoccupation est
l’élargissement de la zone contaminée à plusieurs partie du
globe, car d’une part, depuis 3 ans, la radioactivité continue de
se répandre, sans qu’il soit possible de la stopper, et d’autre
part, les animaux, dont surtout les poissons, parcourent parfois de
grandes distances, véhiculant ainsi la pollution japonaise jusqu’aux
côtes Australiennes, ou Américaines.
La dernière
inquiétude, et pas le moindre, concerne la décision des pouvoirs
publics japonais encourageant les populations à retourner dans les
zones contaminées alors que la radioactivité de celles-ci y est 4
fois supérieure à celle autorisée pour les travailleurs du
nucléaire, soit 20 mSv/an. Aujourd’hui, s’il faut en croire une
modélisation qu’a fait Météo-France, tout l’hémisphère nord
est concerné par les rejets toxiques et invisibles de la centrale
dévastée.
Le panache radioactif
a atteint la côte ouest des États Unis dès le 16 mars 2011, les
Antilles françaises à partir du 21 mars, le nord de la Grande
Bretagne dès le 22 mars, et la France le 24 mars 2011.
Si à l’époque la concentration de césium était trop
faible, il est probable que depuis 3 ans, celle-ci ne soit plus
négligeable.
Les poissons péchés
au large de la Californie en apportent la preuve. Pas étonnant des
lors que pendant 50 jours, en France, et pas seulement, les
populations inquiètes aient décidé de commémorer les catastrophes
de Tchernobyl et de Fukushima. En Alsace, des ponts ont été occupés
par 7000 citoyens responsables, bloquant pendant une heure la
circulation, et réclamant l’arrêt immédiat de Fessenheim, sans
attendre les promesses présidentielles actées pour 2016. Ailleurs
ce sont des conférences, des films, des débats, des manifestations,
des marches et surtout des opérations « ronds points », puisqu’aux
quatre coins du pays, les ronds points ont été investis avec forces
banderoles et pancartes, tentant d’alerter les français du danger
qui les menace, puisque notre pays est pour une fois champion… en
densité de centrales nucléaires sur le territoire national, que
certaines cuves de réacteurs présentent de fissures, et que les «
incidents » se multiplient exponentiellement en proportion de la
vétusté des centrales nucléaires.
Extraits de
l`article de Olivier Cabanel de agoravx.fr
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