Encore Fukushima: Nouvelle fuite d`eau contaminée à la centrale nucléaire
L'exploitant
du site nucléaire assure que l'important écoulement a été
endigué. Une enquête a été ouverte.
Six
mois après avoir révélé un massif écoulement radioactif à la
centrale de Fukushima Daiichi, Tokyo Electric
Power(Tecpo)
, son exploitant, fait état ce jeudi d'une nouvelle importante fuite
sur la partie supérieure d'un réservoir
de stockage.
Mercredi
soir, l'opérateur en charge du site ravagé par le tsunami et le
séisme de 2011, a constaté qu'environ 100 tonnes d'eau s'étaient
échappées d'une citerne installée à flanc de colline dans la zone
H6. Selon Tepco, la découverte a été faite lors d'une opération
de transfert
de liquide
extrêmement contaminé. «L'eau
a été versée dans un mauvais réservoir, et elle a débordé», a
reconnu ce matin Masayuko Ono, l'un des porte-parole de l'opérateur.
Une vanne serait restée ouverte, le liquide se serait écoulé le
long d'une gouttière.
Tepco a ensuite précisé qu'elle
avait mesuré une radioactivité de quelque 230 000 becquerels de
strontium 90 et autres émetteurs de rayonnements bêta par litre
d'eau. Ce
niveau constaté est du même ordre que celui enregistré en août
lors de la fuite de 300 tonnes d'eau contaminée. L'événement avait
alors été considéré comme un «incident
grave»
et classé au niveau trois sur sept sur l'échelle internationale des
événements nucléaires.
A en croire Tepco, la fuite aurait
été stoppée, l'eau serait en voie de récupération ainsi que la
terre contaminée. La citerne se trouve à 700 mètres de la mer et
«il n'y a
pas de fossé à proximité de ce réservoir qui est éloigné de
l'océan Pacifique, et il est donc peu probable que l'eau qui a fui
soit allée jusqu'à la mer»,
a précisé Masayuko Ono.
Cet accident, pour lequel Tepco a
ouvert une enquête, vient allonger la longue
liste de
problèmes, d'erreurs et de pannes récemment annoncées. Sur le site
ravagé, l'opérateur doit d'abord gérer un insoluble problème
d'eau. De colossales réserves de liquide contaminé sont disséminées
dans plus d'un millier de réservoirs sur lesquels des fuites sont
régulièrement constatées. En avril dernier, une fissure avait été
découverte sur une cuve souterraine, qui avait laissé échapper 710
milliards de becquerels dans le sous-sol. Tepco doit également faire
face à l'arrivée de 400 tonnes d'eau dans les sous-sol des
réacteurs qu'il doit pomper, décontaminer ou stocker. C'est compter
sans les 400 tonnes d'eau supplémentaires qui s'écoulent du site
vers le Pacifique...
La semaine dernière, Tepco avait
annoncé avoir mesuré des niveaux très élevés de césiums
radioactifs dans un puits situé à 16 mètres de profondeur entre
les réacteurs et le Pacifique : des teneurs en césium 134 de 37 000
becquerels par litre d'eau et de 93 000 becquerels par litre pour le
césium 137 avaient été relevées. Deux jours plus tôt, sous la
pression de l'autorité japonaise de régulation du nucléaire (ARN),
la compagnie avait dû admettre qu'elle avait caché pendant
plusieurs mois des informations sur des prélèvements d'eau
radioactive extrêmement chargée en strontium 90. Une nouvelle
rétention d'information qui s'ajoute à une longue série - là
aussi- de mensonges et d'omissions de Tepco, discrédité pour sa
gestion de la crise.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire