La semaine
dernière, environ 50 fonctionnaires du département d'Etat américain ont signé
une lettre destinée à un usage interne. Le document appelle à entamer des
frappes contre les forces officielles de Damas, en affirmant que c’est l'unique
moyen de lutter contre Daech et de parvenir à établir la paix en Syrie.
Le texte propose entre autres d’utiliser des "armements à distance",
notamment des missiles de croisière, lancées à une grande distance, ce qui ne
permettrait pas aux troupes du gouvernement syrien de réagir.
Il s’agit
cependant d’une pratique courante, la coalition de l'Otan dirigée par les
Etats-Unis ayant déjà utilisé ces "armes à distance" lors de l'opération en
Yougoslavie en 1999, qui a abouti à la déclaration d'indépendance du Kosovo,
précise le quotidien américain New York Times qui a révélé le
document.
Le mémorandum comprend ainsi dix paragraphes qui expliquent la
nécessité de frapper le gouvernement syrien afin de mettre un terme au conflit
civil dans le pays, de résoudre les questions humanitaires, de permettre le
retour des réfugiés et de lutter contre Daech.
"Cependant, le document
n'explique même pas comment résoudre les profondes divergences d'opinions, même
parmi les alliés, au sujet de l'accord de paix. Il ne fournit pas de base
juridique pour la guerre contre la Syrie, que la Russie bloquera sûrement au
sein de l'Onu. Il ne précise pas comment éliminer Assad (Bachar el-Assad,
président syrien, ndlr) sans éviter l'effondrement du gouvernement syrien. La
lettre constate plutôt la déception ou même l'indignation suscitée par la
politique actuelle au lieu de proposer des alternatives concrètes", lit-on dans
l'article.
Cette lettre a soulevé de vives critiques à Moscou. Le
porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a ainsi déclaré que le renversement forcé
du gouvernement syrien pourrait mener au chaos dans la région.
Le
ministère russe des Affaires étrangères a, à son tour, exprimé l'espoir que
Washington ne répéterait pas les erreurs commises auparavant en Irak et dans
d'autres pays où l'Occident a tenté de résoudre des problèmes internes à l'aide
de la force.
En outre, le ministère russe de la Défense a communiqué ses
inquiétudes sur le fait que des questions aussi importantes soient résolues par
le "vote d'un collectif professionnel".
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