AREVA critiquée par l`autorité de sûreté nucléaire pour les déchets radioactifs aciens de la Hague
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a de nouveau déploré, lundi 12 janvier, le « retard » pris par Areva dans le reconditionnement de dizaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs anciens, mal entreposés dans son usine de Beaumont-Hague (Manche), lui fixant cette fois un calendrier très précis à respecter.
Dans sa décision datée du 9 décembre mais annoncée lundi, le gendarme du nucléaire fixe une « soixantaine d'échéances » pour chacune des « étapes » de cette opération « compliquée » qui doit être achevée en 2030, selon une loi de 2006, a précisé à l'AFP Jean-Luc Lachaume, directeur général de l'ASN.
« Si ces échéances n'étaient pas respectées, on arriverait à des mesures de coercition, d'abord une mise en demeure », puis des « pénalités » si cette mise en demeure n'est pas entendue, a précisé M. Lachaume.
Le projet de loi sur la transition énergétique qui doit être voté en février au Sénat, après être passé à l'Assemblée en octobre, va créer la possibilité de sanctions financières, a précisé M. Lachaume.
Dans son communiqué de presse lundi, l'ASN « constate des retards successifs dans l'avancement des opérations, malgré les enjeux de sûreté ». De son côté, Areva a pris « acte de la décision » de l'ASN et s'est engagé à respecter l'échéance de 2030. « La reprise totale des déchets concernés est toujours prévue fin 2030. Areva s'est déjà engagée auprès de l'ASN à respecter cette échéance », a indiqué un porte-parole.
L'ASN presse régulièrement depuis 2010 Areva de s'occuper de ces déchets. « Au début des années 90 Areva parlait de démarrer les travaux en 2007. Aujourd'hui, rien de significatif n'a été fait », s'était agacé en 2010 Thomas Houdré, alors responsable de l'antenne normande.
Cinq ans plus tard, Areva n'en est qu'aux préparatifs et n'a pas commencé à reprendre ces déchets, selon le gendarme du nucléaire. Une fois reconditionnés les déchets représenteront un volume de 35 000 m3, selon l'ASN.
Ces déchets « stockés » pour l'heure « en vrac » dans du « béton qui vieillit » sont issus de la première usine de retraitement de la Hague (1966-1998), aujourd'hui à l'arrêt. Les déchets produits depuis 2000 par la nouvelle usine de la Hague sont eux entreposés correctement, selon l'ASN.
Source: naturealerte.com
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