Tandis
que les États-Unis et d’autres alliés de l’OTAN déploient
leurs navires en Méditerranée orientale dans le cadre de
l’opération « Active Endeavor » (Effort actif), la Russie
déploie ou rapatrie certains des siens en Mer Noire. La Turquie,
quant à elle, y poursuit des manœuvres navales impliquant sept
frégates, une corvette, deux sous-marins et quelques autres navires.
La France n’est pas en reste. Elle ne se contente pas de participer
à Active Endeavor, elle pousse ses pions vers les côtes d’Ukraine
et de Russie. Trois navires : deux de plus que les États-Unis.
Comme
du temps de Napoléon III
Les
Français l’ignorent, mais depuis une quinzaine de jours, la marine
de guerre française se manifeste activement en Mer Noire. Selon
plusieurs sources (turques, russes, ukrainiennes, roumaine…), dont
le site
turc«
Bosphorus
Naval
News
» de Cem Devrim Yaylal, qui relève systématiquement les passages
de navires de guerre à travers le Bosphore.
Fin
mars (le 26 ou le 28 selon les sources), la frégate Alizé,
« bâtiment de soutien de plongée », y pénètre pour participer
officiellement à un exercice naval conjoint au large de Varna
(Bulgarie).
L’Alizé
est un bâtiment de 60 mètres de long et 1500 tonnes. Avec un
équipage de 18 hommes, il peut embarquer jusqu’à 230 passagers.
Il est équipé pour assurer toutes sortes de missions de plongée,
dont le renseignement à l’étranger et le support de plongeurs de
combat. On ignore où est la frégate actuellement, mais on ne l’a
pas vue ressortir de Mer Noire et le Courrier
de Russie
vient d’affirmer qu’elle y est encore.
Le
10 avril, dans le sillage du destroyer américain USS
Donald Cook,
le navire de renseignement Dupuy
de Lôme
franchit les Dardanelles et pénètre à son
tour
en Mer Noire.
Au
même moment, le Bâtiment de Commandement et de Ravitaillement BCR
Var
(A608), pétrolier ravitailleur de la classe Durance, fait escale à
Marmaris (Sud-Ouest de la Turquie, Méditerranée orientale). Outre
sa mission de soutien logistique aux autres navires, le Var peut
embarquer un état major amiral de 70 personnes.
Et
de trois !
Aujourd’hui
14 avril, c’est la frégate anti-sous marine Dupleix
qui est attendue en Mer Noire, pour y rester jusqu’en mai.
Le ministère de la
défense, qui à notre connaissance n’a encore publié aucun
communiqué sur son envoi ni sur celui d’autres navires français
en Mer Noire, décrit ainsi ses missions :
• Conçues à
l’origine pour assurer prioritairement la défense anti-sous-marine
d’un groupe aéronaval, les frégates de lutte anti-sous-marine
(FASM) ont vu récemment leurs capacités d’action au-dessus de la
surface fortement renforcées.
• La mise un place de
senseurs optroniques, d’armes puissantes et de mise en œuvre très
rapide permet désormais à la FASM, non seulement d’identifier
avec certitude la menace avant de la traiter, afin d’éviter toute
méprise, mais aussi de conserver la plus grande retenue possible
avant l’engagement, dans le but de ne pas élever le niveau de la
crise.
• Bâtiment
de combat moderne et performant, la FASM constitue un outil militaire
puissant, capable d’intervenir, seul ou au sein d’une force
interarmées nationale ou multinationale, en tout point des mers où
la France a décidé d’agir pour maintenir ou restaurer la paix.
Silence
en France, bruits de bottes ailleurs
A Paris, les grandes
manœuvres de la marine française, soigneusement passées sous
silence par le gouvernement, sont ignorées de la presse, des médias,
et par suite, de l’opinion publique ou, si l’on préfère, du
peuple français.
Ce n’est le cas ni à
Moscou, ni à Kiev.
A
Moscou, les Izvestia
consacrent un édito
du 14 avril
à l’arrivée du Dupleix en Mer Noire.
A
Kiev, Vesti, dans son journal en ligne de langue russe, en
fait autant.
La Deutsche
Welle,
radio allemande à destination de l’étranger, en parle dans son
édition en langue ukrainienne. Ainsi, Russes et Ukrainiens,
russophones ou non, sont mieux informés que les Français de ce que
fait la France.
Dans le contexte de
tension actuel, chaque « geste » militaire, même s’il relève
peut-être de la « gesticulation diplomatique » et n’enfreint pas
la loi internationale, peut provoquer un accrochage. Un incident
naval en Mer Noire pourrait fort bien survenir et dégénérer en
conflit armé. Autrement dit, en guerre. On espère que ce ne sera
pas le cas. Mais si cela devait être, une fois de plus les Français
seraient mis devant le fait accompli.
Ils le sont d’ores et
déjà du fait du silence gouvernemental et médiatique, qui
entretient citoyens et parlementaires dans l’ignorance de ce que
fait leur marine nationale, sous pavillon français et au nom du
peuple français.
C’est ce qu’on
appelle une démocratie bien tempérée.
Jean-Marie Matagne
ACDN
http://wwww.acdn.net
Dernière
heure: Des pro-Russes attaqueraient une base de l`armée et plusieurs
coup de feu sont échangés, Selon l`information recueillie, il y
aurait des morts. Est-ce le début de la guerre civile en Ukraine?
Possiblement que OUI et il faudra surveiller les prochains jours, le
tout risque de s`envenimer.
Benoit
Godin Source: Beforeitsnews/ The telegraph
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