Est-ce le début d`une mini ère glaciale en Amérique du Nord? Les Grands Lacs gelés à 88%
Les grands
froids se sont installés durablement en Amérique du Nord depuis
début décembre. Depuis, malgré quelques brefs redoux, les
températures sont restées glaciales avec de fréquentes tempêtes
de neige. Plus de la moitié des états américains sont enneigés,
tandis que les Grands Lacs sont pris par les glaces à 88%. Un record
de 40 ans.
Cet hiver 2013 - 2014 est d'ores et
déjà considéré comme étant le plus rigoureux depuis 1979, et
serait le 4ème hiver le plus froid depuis
le début des relevés météorologiques. La durée du gel, les
superficies enneigées et la surface des glaces sur les Grands Lacs
atteignent des valeurs records. Les épaisseurs de neige au sol
atteignent souvent plus de 50 cm vers Boston et 30 cm à New-York. Le
Québec a enregistré début janvier des températures de - 46°C,
atteignant des records datant de 1962. Le mardi 18 janvier, avec -
15°C en journée, constituait pour New-York le jour le plus froid
depuis 1896.
Des glaces records sur les Grands
Lacs
Plusieurs semaines de gel intense et
ininterrompu ont eu pour effet d'englacer à 88% la surface totale
des Grands Lacs Américains et Canadiens (la moyenne hivernale est de
51% de formation de glace). L'extension des glaces n'avait pas été
aussi importante depuis l'hiver 1994 (avec 90% cette année-là). Le
record reste détenu par l'hiver 1978 / 1979 avec une extension des
glaces de 94,7%. Ces valeurs sont énormes lorsque l'on sait que la
superficie de ces lacs sont de l'ordre de véritables mers
intérieures: à titre de comparaison, la Manche couvre une
superficie de 75 000 km2, tandis que les
Grands Lacs représentent 244 100 km2 ; le
lac Supérieur couvre à lui seul 83 000 km2,
le lac Michigan couvre 57 800 km2, le lac
Érié (totalement recouvert de glace) 25 900 km2.
Rappelons que le lac Léman, plus grand lac européen, couvre 580
km2.
L'équivalent de la
Manche prise par la banquise
Chaque hiver, les
Grands Lacs gèlent partiellement, dans les baies abritées par
exemple ; le taux de glace est très variable, avec des minima de 10%
à 18% certaines années douces. Même s'il s'agit d'eau douce, la
prise en glace de ces lacs est remarquable car les vents forment des
vagues, comparables à nos tempêtes en Manche: cette agitation
freine le gel des lacs, mais avec un tel froid, une banquise se forme
quand même; les vents accumulent alors des blocs de glace qui
forment alors de véritables murs et barrières, même en plein
milieu, de plusieurs mètres de haut. Les navires qui sillonnent ces
Grans Lacs sont équipés de proues spécifiques pour affronter les
tempêtes et les blocs de glace mais dans certaines conditions, seuls
les brise-glaces peuvent dégager les voies fluviales.
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