La Corée du Nord a tiré jeudi, 28 novembre, « deux projectiles non identifiés », a annoncé l’armée sud-coréenne, au moment où les négociations sur le nucléaire entre Pyongyang et Washington demeurent dans l’impasse.
Deux projectiles ont été tirés en direction de l’est depuis la province du Hamgyong du Sud et sont tombés dans la mer du Japon, a indiqué l’état-major sud-coréen dans un communiqué.
Ce tir a été effectué à 16h59 locales jeudi, jour de Thanksgiving, une grande fête pour les États-Unis.
Ayant «connaissance d’informations faisant état d’un lancement de missile nord-coréen», Washington a appelé la Corée du Nord «à éviter les provocations, à respecter les obligations découlant des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et à reprendre des négociations soutenues et substantielles afin de faire sa part pour parvenir à une dénucléarisation complète», dans un communiqué du département d’État.
Ce tir intervient également à la veille du deuxième anniversaire du premier tir d’un missile balistique, le Hwasong-15 capable, selon des experts, de frapper tout le territoire continental américain.
« Les tirs répétés de missiles balistiques de la Corée du Nord constituent un sérieux défi non seulement pour notre pays, mais aussi pour la communauté internationale », a déclaré à la presse le premier ministre japonais Shinzo Abe.
La dernière série de tirs effectués par la Corée du Nord remonte à près d’un mois. Pyongyang avait alors affirmé avoir procédé à deux tirs, à partir d’un « lanceur de missiles multiples de très grande dimension ».
Le tir de jeudi serait similaire à celui effectué le mois dernier, selon l’état-major sud-coréen, qui a fait savoir que les projectiles ont parcouru 380 km, atteignant une altitude maximale de 97 km.
En vertu des résolutions de l’ONU, Pyongyang n’a pas le droit de procéder à des tirs de missiles balistiques.
Anxiété de la Corée du Nord
Après la spectaculaire détente de 2018 sur la péninsule, les pourparlers entre les États-Unis et la Corée du Nord sont au point mort depuis le fiasco du deuxième sommet à Hanoï en février entre Donald Trump et Kim Jong-un.
Les deux pays n’étaient pas parvenus à s’entendre sur le démantèlement du programme nucléaire nord-coréen en échange d’une levée des sanctions économiques internationales.
D’autres discussions bilatérales, menées début octobre en Suède à un niveau inférieur, se sont également terminées sur une impasse.
Pyongyang a donné à Washington jusqu’à fin 2019 pour présenter une nouvelle offre, et a menacé à plusieurs reprises ces dernières semaines de se retirer définitivement des discussions.
« La Corée du Nord est de plus en plus anxieuse à l’approche de cette échéance », a affirmé Shin Beom-chul de l’Institut Asan des études politiques, à Séoul.
« C’est pour cela qu’elle procède à ces provocations, c’est la manière nord-coréenne typique d’obtenir plus de concessions de la part des États-Unis », selon lui.
Mi-novembre, les États-Unis et la Corée du Sud ont annoncé le report de manœuvres aériennes conjointes pour favoriser le dialogue avec la Corée du Nord.
La semaine dernière, l’émissaire américain pour la Corée du Nord, Stephen Biegun, a appelé Pyongyang à reprendre les négociations sur son désarmement nucléaire à un niveau plus élevé qu’actuellement, prévenant que le pays risquait de « manquer une opportunité ».
Source: lapresse.ca
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